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Bonjour Nicolas,
Au début, je voulais créer un commentaire. Et puis, en y réfléchissant, je voudrais vous le dire plus directement. J’aimerai vous faire une demande, si de cela, vous en aviez envie.
Je voudrais faire un retour sur l’article du « Quand lui dire je t’aime », qui remonte maintenant, mais, en fait, à un niveau plus large. Je trouve souvent vos articles pertinents, et votre analyse fine et distinguée, le langage et la transmission bien menés. Ils aident beaucoup pour les personnes qui n’ont pas le sens inné de la relation et de la séduction. Mais là, j’ai eu un bug à la lecture de l’article « Quand lui dire je t’aime », et des commentaires. Et j’ai envie de me baser sur un article que vous aviez écrit : « Être un homme, un vrai ». Je sais bien que vous avez une expérience aguerrie sur les relations amoureuses et que c’est dit en connaissance de cause. Je ne pense pas détenir la vérité, je n’ai pas été avec autant de femmes que vous, certainement (je vous accorderai la quantité, j’émets un doute quant à la qualité qui, je pense, s’équivaudrait), ce n’est qu’un avis parmi d’autre. Mais je trouve que ça manquait peut-être de subtilité dans les deux cas (article, commentaires). J’ai l’impression d’un raccourci trop rapidement fait pour ceux qui ne savent pas discerner les nuances et la subtilité des relations amoureuses. A but de généraliser pour aider les « novices » ou un avis réellement ressenti, je vous propose tout de même un avis humblement humain.
Votre article « Être un homme, un vrai » dit :
Je veux apprendre à séduire...
CoachSeduction.fr
Les hommes que je côtoie basent pour la plupart leur attitude sur les attentes supposées des femmes, sur l’idée qu’elles se font de l’homme qui leur convient. Ainsi, les filles définissent à la fois le féminin ET le masculin.
Trop souvent je constate que le mec qui emprunte le raccourci être viril = avoir l’air d’un dur est aussi celui qui pense qu’il ne peut exister en tant qu’homme hétérosexuel qu’en rejetant le féminisme (comme au bon vieux temps, salope).
Puis, des concepts de base :
1. Savoir ce qu’il veut
2. Assumer
Dans les commentaires, comme dans cet article, je vois le contraire de ce qui est amené dans l’article que j’ai cité : la peur de passer pour une femmelette doublé d’un « celui qui pense qu’il ne peut exister en tant qu’homme hétérosexuel qu’en rejetant le féminisme » (parce que les femmes sont plus émotives, c’est elles qui disent je t’aime), un manque d’assurance (parce que la fille va en profiter, c’est sûr, je vais me retrouver comme un bébé qui pleure dans son lit). Ici, c’est un peu le contre-pied à ce qui est généralement pensé des gens qui apprennent à séduire, au début.
A la base, un mec énamouré qui se foire à chaque fois se dira : Une fille veut un mec attentionné, gentil, doux… et puis ils imaginent une carpette. Là, c’est l’inverse opposé, mais, c’est à mon sens, toujours dans les extrêmes : Une nana veut un vrai mec, sûr de lui, qui est le prix… Et puis ils imaginent un mec mystérieux qui n’avoue pas ses sentiments (avant elle, autant qu’elle selon vous, jamais, selon d’autres) et qui se la joue cow-boy de western, le James Dean d’aujourd’hui.
Quand je vois les commentaires, je vois des mecs qui n’ont pas confiance en eux, qui ont eu un parcours difficile avec des nanas et qui se sont fait briser le cœur, qui, par déduction, lésinent sur l’évocation de leur sentiment (à condition de certaines règles), avec une généralisation odieuse sur les femmes. Ils ont fait preuve d’une logique remarquable : J’ai dit je t’aime, et je me suis planté. Quand je ne dis pas « Je t’aime », ça marche. Donc, je ne dois pas dire je t’aime». Logique imparable. Mais il y a une chose qu’ils n’ont pas pris en compte dans leurs hypothèses: la vie, c’est l’impermanence des choses. La vie, c’est l’inconnu.
Les règles, c’est bon quand on ne gère pas la subtilité, ça nous évite de faire de grosses bourdes, c’est cool. Mais une fois qu’on sait ce qu’on veut vraiment et qu’on s’assume (et j’insisterai dessus), les règles deviennent dérisoires, c’est le début de la liberté, une forme de sérénité, et la prise d’assurance. C’est comme apprendre à gérer un appareil photographique : On découvre d’abord les subtilités de fonctionnement, on s’entraîne, on se répète comment faire. Et puis, lorsqu’on maîtrise cet appareil, c’est là que débute réellement la créativité : on ne se soucie plus de la technique, on le sait, instinctivement, on ne pense plus qu’au plaisir que l’on ressent, et celui qu’on veut transmettre aux autres.
Se laisser refuser de dire « je t’aime », c’est ne pas avoir encore tout à fait saisi, à mon sens, son fonctionnement, et avoir peur d’en perdre le contrôle. Oui mais, tout ne se contrôle pas, en fait. C’est souvent dans les risques que l’on prend qu’on découvre la vraie valeur d’une vie. Les photographes sont souvent plus satisfaits d’une prise de vue à risque qu’en ayant parfaitement géré la situation : ils s’étonnent eux même de la réussite de l’imprévu, du non contrôle. Et en fait, c’est ça qui révèle la beauté de la vie : elle est aussi belle là où on ne l’attend pas. Et là, au diable les règles, on cherche l’imperfection, parce que la perfection, aujourd’hui, tout le monde peut la maîtriser. Il y a des cours pour tout, pour tout le monde : cuisine, astrologie, psychologie, comment se faire de la tune, comment déboucher un évier, comment atteindre l’Everest… Et aujourd’hui, en l’occurrence, sur les relations humaines. Comment séduire, comment créer le sentiment amoureux, comment embrasser, comment donner rendez vous, comment téléphoner, comment parler, comment faire rire, comment s’habiller, comment comment comment et là : quand dire je t’aime. Hors, l’imparfait donne du challenge, le goût de l’imprévisible, de l’instable, du piquant. Le parfait, c’est fucking chiant. Il faut rechercher les contrastes, c’est ça qui donne du peps. Concrètement, un mec incapable de faire de mal à une mouche, mais qui a une répartie étonnement construite et assumée. Un mec fin comme une asperge qui n’a pas peur de tenir tête à des baraqués de motard (ou des racailles qui se la jouent mais qui chient dans leur froc). Un mec qui ne fait jamais de surprises et qui, du jour au lendemain, crée une vraie chasse au trésor au coeur d’un voyage épique.
Le « Je t’aime », alors, doit pouvoir s’inscrire dans l’imparfait. Un mec froid qui ne montre jamais ses sentiments, et qui lance un « je t’aime » sans préparation, ça déroute, ça contraste, ça émeut, c’est réel, sincère. Ce qui craint, c’est le parfait, c’est ce qui est attendu. Un mec qui offre mille cadeaux, qui est (trop) attentionné, qui câline à droite à gauche, le romantico-mielleux de base, on s’attend à ce qu’ils disent « je t’aime ». Un mec trop sûr de lui, qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds, le séducteur des temps modernes, aux milles conquêtes, on s’attend à ce qu’ils ne disent pas : « Je t’aime ».
Deuxièmement, un « je t’aime », c’est gratuit. Ça ne s’évalue pas à un prix immatériel, à une garantie après vente. C’est ce qu’on regrette toujours de ne pas avoir dit à ceux qui sont partis trop tôt. C’est ce qui ronge la plupart des deuils : J’aurai dû lui dire combien je l’aime. C’est rempli de regret. Quelqu’un qui s’assume, qui sait ce qu’il veut, qui n’est pas dans l’attente, la validation, qui donne le change, il ne regrettera jamais de ne pas avoir dit ni fait ce qu’il voulait dire et faire au moment où il le sentait. Il est cohérent. Parce qu’il est en phase avec sa vie, avec ce qu’il est, seul, et avec les Autres, le regret n’est qu’un passé qu’il ne projette plus devant lui. La mort devient une douce amie, et, il l’accueille comme une Mère. Il n’est plus angoissé à l’idée de perdre, le contrôle, l’amour de sa vie, sa propre vie, soi-même, parce qu’il fait ce qu’il faut qu’il fasse pour ne pas avoir de regret.
Il y a des choses avec lesquelles je suis d’accord, mais, s’il vous plaît, des nuances : Non, il ne « faut pas » dire je t’aime. Non, il ne faut pas le dire « autant qu’elle », en tout automatique. Non, il ne faut pas le dire « trois fois par jour ». Mais à une condition, et pour une simple raison, naïve, bête, innocente : Il faut le vouloir, sans attente, sans vouloir prendre en retour, par générosité, par partage, parce que c’est ce que vous pensez au moment vous le sentez. Et un je t’aime, comme dirait Barthes : « Celui qui ne dit pas je-t-aime ( entre les lèvres duquel je-t-aime ne veut pas passer ) est condamné à émettre les signes multiples, incertains, douteurs, avares, de l’amour, ses indices, ses » preuves » : gestes, regards, soupirs, allusions, ellipses : il doit se laisser interpréter » et puis « Je t’aime est sans nuances. Il supprime les explications, les aménagements, les degrés, les scrupules. ».
Avant, j’étais un virus pour la séduction. Je ne comprenais pas le problème, maintenant oui. Avant, il y avait deux extrêmes : la personne qui ne sait pas ce que c’est, séduire, et qui n’agit jamais dans le bon sens. Et la personne qui sait comment séduire mais dont l’action ne porte pas ses fruits, parce qu’il n’agit jamais en subtilité. Et j’ai compris une chose : au diable les règles, une fois que l’on comprend l’humain, sa complexité, sa part à jamais inconnue, sa beauté, on acquiert le succès sans même s’en rendre compte, en faisant même les plus grosses bourdes du monde. Quand je ne savais pas séduire, je ne comprenais pas pourquoi je foirais quand j’appliquais les règles de séduction, et pourquoi je réussissais merveilleusement bien lorsque je faisais tout le contraire de ce qui est admis. Là, voilà, j’ai compris : C’est l’imprévisible, l’inconstance, la surprise. Au diable les règles lorsque l’on se comprend soi-même, lorsqu’on comprend les femmes. On sait qu’on aura beau agir comme un novice, ce sera toujours relativisé parce qu’avant l’erreur (qui amène à l’imprévisible réussite) commise, on aura toujours agit comme quelqu’un qui comprend les femmes et surtout, l’Humain. C’est cela, la clé, pour moi : se rendre humain, se rendre sincère, authentique. Et là, toutes les portes vous sont grandes ouvertes. Depuis que j’ai compris ça, je n’ai plus, jusqu’à ce jour, rencontré de déboires amoureux. Et si j’en ai rencontré, ce n’était pas des déboires, mais, de jolies imperfections que la vie m’offrait, et qui contrastait avec la beauté des choses qui marchent. Parce que j’aime ce que je suis, ma vie, et les Autres. Mais non, décidément, l’angoisse des râteaux, je ne l’ai plus jamais connu. Des femmes qui me désirent, qui crèveraient de m’avoir à leur côté, qui jalousent celles qui le sont, et celles qui m’aiment, celles que j’aime, je les connais maintenant. Pourtant, j’ai fait beaucoup de choses qui seraient relativement décriées dans les articles de séduction, du type : j’ai déjà dit je t’aime « trop tôt ». Oui, mais, déroutées, elles ont pu me répondre « Moi aussi, je t’aime », et on a fait l’amour comme des sauvages (le contraste, encore, le contraste!). Mais aussi celles avec qui on s’est dit au revoir comme une étreinte, un accord passé, une paix avec soi-même, un respect mutuel. Mais, bon. Je n’ai que 24 ans.
Si cette règle autour du « je t’aime » marche pour vous, et bien, tant mieux, et certainement qu’effectivement, cette règle marche. Mais au prix de rester dans la sécurité. De ne pas trop se mouiller. De ne pas apprendre plus de la vie. De passer à côté de quelque chose de peut-être essentiel. Et en cela, Krakauer disait : « Je pense que tu devrais radicalement changer ton style de vie et te mettre à faire courageusement des choses que tu n’aurais jamais pensé faire, ou que tu as trop hésité à essayer […] rien n’est plus nuisible à l’esprit aventureux d’un homme, qu’un avenir assuré. ». Et juste par principe, être avec quelqu’un qui ne nous correspond pas, avec qui nous devons sur-jouer, calculer, poser des limites rationnelles, c’est lourd. Fatiguant. Et la confiance en soi en pâtit. Être avec des femmes qui aiment ce que nous sommes, qui nous trouvent en cela « différent des autres », qui nous voient comme un joli trésor, rare, précieux, c’est d’autant plus plaisant à vivre. Ça donne d’autant plus confiance en soi et en l’avenir : on peut commencer à s’amuser, et à vivre.
Personnellement, je ne vais quasiment plus sur les sites de séduction. Si j’y vais, ponctuellement, c’est pour le plaisir de lire ce que les séducteurs avertis transmettent à leur apprenti, et ce qu’ils en retirent, un brin nostalgique. Je n’ai donc pas de questions, je sais gérer les/mes situations, et souvent, je sais d’avance ce que vous allez répondre aux autres. Je n’attends donc pas de réponse à ce mail. C’est juste, une fois encore, le désir du partage, de la transmission. La seule demande, c’est qu’on ne voit pas assez dans les articles, les coaching de séduction, la transmission de la substance, l’essence, des relations amoureuses. On tourne toujours autour de tout ce qu’il faut faire pour atteindre le but, mais, on n’en oublie souvent de parler du but même de cette démarche : Aimer, et être aimé, quelle qu’en soit la forme. Et, je pense, que c’est pour cela qu’il y a des anti coach en séduction qu’ils nomment : manipulateurs. Il n’y voit pas ce qui est réel, ce qui nous rend humain, ils ne se reconnaissent donc pas dans les articles, comme des profanations de l’humanité. Alors, ils se révoltent. Parce qu’il voit la robotisation. Il leur manque les nuances. Est-ce impossible, dans une démarche d’apprendre aux autres la séduction, de rappeler, par bribes, ce que c’est de désirer, de ressentir, d’aimer ? Parce qu’il me semble que ce n’est pas sans lien, mais que c’est bien l’essence de la séduction. J’aimerai lire un jour, dans un article de séduction, quelque chose comme : Arrêtez de vous mettre autant de règles. Ce sont des limites. Laissez vous les franchir aussi. Faites des erreurs. Elles pourraient étonnement vous combler. Découvrez la beauté énigmatique de l’imprévu lorsqu’il se solde par le meilleur.
Julien.
Bonjour Julien.
Ton courrier part d’un malentendu.
Relis attentivement mon article Quand lui dire Je t’aime. L’article uniquement, pas les commentaires dont je ne suis pas responsable et qui souvent vont à l’encontre de ce que je conseille car il est bien connu que les pas-contents et les pas-d’accords sont les premiers à s’exprimer sur internet (sans parler de ceux qui ont lu de travers). Dans cet article il y est dit trois choses :
– Ne pas le dire trop tôt.
– Ne pas le dire trop souvent.
+ Le prouver plus que le dire.Il s’agit bien de le dire, même si je n’évoque pas ce moment à proprement parler. Et contrairement à ce que tu penses, avec ces deux simples règles peu restrictives, je laisse une marge de manoeuvre immense à celui qui souhaite faire sa déclaration.
Celui qui acquiert la maîtrise peut (doit?) se permettre de contourner les règles car l’étendue de ses compétences couvrira largement ses erreurs. Pour aller dans ce sens je pourrais par exemple dresser la liste de mes prises de risques amoureuses, de mes faux-pas, tantôt amusants, tantôt pitoyables, qui contre toute attente n’auront pas suffit à faire dévier une rencontre de sa trajectoire biologique.
Seulement ces anecdotes susciteraient d’une part l’incompréhension du néophyte: « mais Nicolas, tu as dit qu’il fallait faire comme ça », et d’autre part la perte de ma crédibilité auprès une partie de mon fidèle lectorat, auquel il me sera impossible de prouver l’exactitude de de récits clairement peu vraisemblables.Je fais confiance à ceux qui maîtrisent mes conseils pour les dépasser, expérimenter de nouvelles choses, laisser de la place au hasard et à l’improvisation et ce faisant découvrir de nouvelles façons de faire. Et c’est avec plaisir que je le constate de temps en temps sur Le Pass, qui par son foisonnement d’expériences et de personnalités différentes est un bon laboratoire. Je vais d’ailleurs enregistrer prochainement une vidéo dans laquelle j’encourage les membres les plus compétents à enfreindre certaines règles lorsqu’il s’agit de séduire les filles les plus inaccessibles.
Les articles de mon site ne sont pas de bons véhicules pour transmettre ce que tu appelles la substance des relations amoureuses, ce qui ne veut par ailleurs pas dire grand chose, sauf si tu veux désigner par là celle qui jailli de ton sexe pendant l’orgasme ;-).
Quelqu’un qui vient consulter un tel article le fait parce qu’il a des questions précises auxquelles les envolées lyriques et les jolis sentiments ne répondent pas. Tu peux fouiller, il n’est nulle part question sur mon site de ne pas être sincère. Il s’agit de bon sens et de partage d’expérience. Ce n’est pas aider l’homme en détresse que de lui agiter sous le nez ce qui lui fait défaut: l’amour des femmes et l’amour de soi. Celui qui est aimé est comme armé d’un surplus de confiance dont il peut se servir pour aimer d’autres femmes, car ce n’est pas l’amour qui fait aboutir les rencontres mais bien la confiance. Qui ne s’est pas déjà trouvé de l’amour à donner pour une fille sans la confiance nécessaire pour le véhiculer ? Posture cruelle quand c’est cette fille en personne qui tente de vous consoler d’une peine dont elle est la cause involontaire. « Tu es un type génial, je suis sûr que tu trouveras quelqu’un de bien ».J’aime penser, un peu naïvement peut-être, que tous mes lecteurs aiment les femmes autant que je les aime. Et si je ne suis pas assez doué pour l’exprimer, je conseille à tous d’aller ouvrir un livre, ce que je m’apprête à faire.
Merci pour ton courrier sincère,
Nicolas Dolteau